Les actualités de LÉVÉNEMENT, les tendances de la filière

LaTribune | 7 tendances lourdes de la communication événementielle (Dan-Antoine Blanc-Shapira, Fondateur de sensation !)

 

Il est bien connu que ce qui est à la mode… se démode. Tous les 6 mois, l’événementiel et sa caisse de résonnance, les réseaux sociaux, sont secoués par une « nouvelle tendance » aussi fugace que peu structurée : mannequin challenge, lipdub, … Certes sympathiques, ces épiphénomènes se substituent parfois à toute réflexion stratégique. Comme beaucoup a déjà été dit sur l’imbrication digital – événementiel, voici 7 tendances lourdes (structurelles) résultant des évolutions sociologiques, technologiques et sociétales de notre époque et qui impacteront durablement la conception même des événements :

  1. Après des décennies (des siècles) de structuration verticale de la société et des organisations, avec son corolaire de discours « top-down » (discours descendant et unilatéral de la direction vers les salariés, du politique vers les citoyens, du media vers le lecteur-auditeur-téléspectateur, …), nous sommes entrés dans le règne de l’interaction, du collaboratif, de la co-création. Cette prise de pouvoir de l’individu, concomitante à l’évolution des technologies et des réseaux, influe sur la conception des événements : terminé le spectateur passif et vive le spect’acteur.

 

2. Habitué à zapper en permanence, à suivre plusieurs écrans simultanément, à être bombardé d’informations provenant de canaux multiples, à « multi-tasker » en bon français, notre spect’acteur n’est plus capable de fixer son attention sur un flux plus de quelques minutes pour les plus concentrés. Les pitchs ont remplacé les discours. Les événements devront rythmer les séquences, multiplier les sources et diversifier les formats pour être en phase avec les cerveaux sur-dopés de notre spect’acteur car il faudra gagner la guerre de l’attention.

 

3. L’évolution historique de la transmission des contenus nous a progressivement amené de l’image des cavernes à la parole, de la parole au texte imprimé, du texte au son enregistré et diffusé, et enfin, retour … à l’image, mais cette fois-ci animée, par la télévision. A chaque étape, un impact et une portée accrus. Le web et les réseaux sociaux du XXIe siècle ont réalisé une synthèse de ces techniques avec un rôle prépondérant de l’image. Cette dernière est devenue la nouvelle forme d’écriture universelle et l’événement ne pourra plus s’en passer (photos, vidéo, infographies, gif, emojis,…) pour illustrer les propos et accentuer les émotions. Parmi toutes les images, restera dans les esprits la reine d’entre toutes : la « Key Visual ». Cette image « iconique » qui résumera à elle-seule l’événement. L’image est l’écriture du XXIe siècle.

 

4. Le savoir universel se trouvant quasiment intégralement sur Google… chaque spect’acteur consulte son mobile en temps réel pour obtenir et vérifier affirmations, chiffres et bios des intervenants. Triple corolaire événementiel : la vérité, l’innovation et la valeur ajoutée expérientielle.

  • Si ce n’est pas vrai, ne le dites pas
  • Si c’est déjà en ligne, pas la peine de le redire.
  • L’événement devra offrir plus qu’internet : du sens, du décryptage, de l’expérience, de l’immersion, du fun, de l’interaction humaine, de l’échange, de la convivialité…

L’événement devra justifier le déplacement (du public). Digital et « live » se compléteront : nous sommes dans l’ère de l’événement augmenté.

 

  1. Si l’événement est le partage d’une expérience en commun, celle-ci se vivra de plus en plus au travers d’une personnalisation, facilitée par les nouvelles technologies : un message sur-mesure via les applis mobiles, un contenu spécifique en fonction de son profil, un parcours individualisé d’ateliers, une expérience en réalité virtuelle éventuellement au travers de son avatar, une programmation musicale personnalisée, une mise en ligne de SA propre vision de l’événement (en « vision subjective »)… le tout au sein d’un public multiple et divers. L’événement multipliera ses personnalisations.

 

6. La quête sociétale du mieux-vivre, du bien-être et de la santé a une incidence sur les événements qui devront en tenir compte dans leur construction : zones de détente, ateliers découverte de nouvelles techniques et/ou de coaching, moments de rencontres conviviaux, restauration équilibrée (produits bios, sains, diététiques, locaux…), qui tiendront compte des choix alimentaires (bio, végétarien, vegan, sans-gluten,…). L’événement sera hédoniste et multiforme.

 

7. Enfin, moment de rassemblement et de concentration de l’attention, les événements prendront en considération les attentes de la société en matière de responsabilité, tant sur le plan environnemental que sociétal. Ecoconception, réduction et tri des déchets, recyclage et économie circulaire, réduction du gaspillage alimentaire et redistribution des surplus, optimisation énergétique, … mais également prise en compte de l’accessibilité de tous (visuelle, auditive, mobilité physique, …). En ce qui concerne les contenus, respect de la personne, de la parité, d’une juste représentation des minorités. L’événement sera exemplaire.

 

Dan-Antoine Banc-Shapira

Fondateur de l’agence de communication événementielle sensation !

dabs@sensation.fr